2004-2009

EGYPT 3000 - Egyptian Temples

= Temples égyptiens

(Gourna, Egypt 2004)



EGYPT 3000

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Daily diary of project : EGYPT 3000

Journal de travail du projet : EGYPT 3000

2014 - Art Book : CONTEMPORARY ARCHAEOLOGY (RVB Books - Paris)

2014 - Theorical blog : The loggin groad (NL)

2013 - Radio Interview (FR) : RTS - Radio Television Suisse (CH)

2012 - Texte à propos du projet EGYPT 3000 : Merveilles du monde - par Nicolas Giraud (FR)

2012 - Press : Le Temps (CH)

2012 - Exhibition : Rencontres d'Arles (FR)

2013 - Exhibition : Quai 1 (Vevey, CH)

2012 - Text About ENTER THE PYRAMID : The Aperture Photobbok Review (US) - by Quentin Bajac

2012 - Art Book : ENTER THE PYRAMID (RVB Books - Paris)

1999-2002 : Greeko-Roman Temples series


Texte de Jean-Christian Fleury - Biennale photographique de Sedan 2013)

Le projet d’Olivier Cablat s’est construit en 2003-2004, à partir d’un séjour en Egypte pendant lequel il photographiait les découvertes des archéologues du CNRS à Karnak. Approfondissant la relation complexe, faite de fascination et d’étonnante liberté, que les Egyptiens entretiennent avec leur passé, il a été amené à s’intéresser aux avatars auxquels les stéréotypes de l’architecture pharaonique ou gréco-romaine donnent lieu dans les hôtels, les boutiques pour touristes ou les administrations. Il a ainsi assemblé une typologie formelle des citations de pyramides, de pylônes, de temples égyptiens ou gréco-romains.
La sélection présentée ici, intitulée Temples Egyptiens, est centrée plus particulièrement sur les façades peintes inspirées de l’antique, omniprésentes dans les sites touristiques comme Dar-al-Medina et surtout Gourna près de Louxor. Située au flanc de la montagne thébaine, cette petite ville de vingt mille habitants est construite au dessus des tombeaux qui le plus souvent leur servent de cave.
La majeure partie de ces habitants sont guides, gardiens de tombeaux ou travaillent à la fabrication et la vente d’objets-souvenirs en albâtre pour les touristes. Les façades des ateliers, des boutiques et même de certaines maisons privées sont ornées de peintures multicolores directement inspirées des représentations ornant les temples et les tombes de l’époque pharaonique auxquelles se mêle une iconographie populaire d’inspiration musulmane. Aux figures de divinités du panthéon égyptien sont juxtaposés minarets, mosquées, évocations du pèlerinage de la Mecque, aussi bien que des représentations contemporaines des travaux quotidiens : paysans aux champs, femmes à la lessive, cuisson des poteries. Vivant dans la proximité physique de leurs lointains ancêtres, les villageois ont ainsi concilié leur passé culturel antique et leur pratique religieuse actuelle. Les peintures commémorant le voyage à la Mecque du propriétaire d’une fabrique, avec figuration de bateaux, de voitures ou d’avions survolant la Kaaba, ne sont pas sans évoquer les représentations des principaux événements de la vie de tel ou tel pharaon sur les murs de son tombeau.
Gourna n’existe pratiquement plus aujourd’hui : depuis 2006, ses habitants sont contraints de s’installer à Gourna Al-Gadida (la nouvelle Gourna) située à quelques kilomètres, pour laisser place aux fouilles archéologiques qui s’annoncent prometteuses. Les nouvelles habitations aux murs ocre rouge impeccables, équipées de l’eau et de l’électricité inexistants dans l’ancienne ville, ne semblent pas toute fois empêcher certains villageois de regretter les peintures aux couleurs chatoyantes de l’ancienne Gourna. Les photographies d’Olivier Cablat constituent donc un témoignage sur un village sacrifié et sur des oeuvres disparues révélatrices de la prégnance, aujourd’hui encore, des archétypes séculaires dans l’expression artistique populaire.