2013

CAMPAGNE DE FOUILLES - Landscapes

= Paysages

From CARTE BLANCHE PMU - Le BAL 2012
Le DOMINO - Dijon
Le NEPTUNE - Béthune
L'ELDORADO - Béziers
Le VEGAS - Clouange
Le PALMIER - La Ciotat
L'UNIVERS - Sollies Pont
Le COSMOS - Caen
Le DRAGON - Aix-En-Provence
CRISTAL BAR - Arles
Le FLORIDE - Pérols



CAMPAGNE DE FOUILLES

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Daily diary of project : Carte blanche PMU - Le BAL 2012

Journal de travail du projet : Carte blanche PMU - Le BAL 2012

2013 - Exhibition at Le BAL : FOUILLES

2013 - Entretien avec Diane Dufour et Nicolas Giraud (FR)

2013 - Art Book : FOUILLES - published by Filigranes (Paris)

2013 - Press : POLKA Magazine (FR)

2013 - Press : CAMERA Magazine (FR)

2013 - Press : Le quotidien de l'art (FR)


Texte de Nicolas Giraud - Exposition FOUILLES au BAL, mars 2013

Le travail d’Olivier Cablat emprunte ses formes et sa méthode à l’archéologie. En utilisant la collecte, le classement ou le détourage, il applique une typologie scientifique au monde du turfisme et produit une distance critique avec ses sujets. En portant ce regard neutre, nourri par la photographie scientifique et documentaire, Olivier Cablat nous permet de porter notre attention sur des détails et des objets que notre regard avait appris à négliger. Sous cette lumière, les portraits révèlent la gestuelle codifiée des parieurs, les objets en apparence banals en disent long sur le monde qui les élabore. On voit apparaître la force incantatoire des noms, noms de chevaux ou noms de lieux qui viennent agir comme des talismans. Mais le regard n’est pas à proprement parler un regard critique, il nous laisse simplement prendre la mesure du réel et souvent d’une certaine poétique de l’absurde.
L’ensemble réalisé autour du PMU emprunte les catégories traditionnelles des Beaux-Arts, on y retrouve le portrait, le paysage et la nature morte. Mais le choix des images et leur organisation viennent mettre ces catégories idéales à l’épreuve du réel et du vernaculaire. Les images les plus triviales sont traversées par d’autres images. Lorsqu’il offre au regard des bars et des cafés aux noms exotiques, le geste de prise de vue importe autant que le choix des noms. La typologie révèle une topologie symbolique. Olivier Cablat rend ainsi sensible le système d’images et de projections qui se superposent aux lieux et aux usages. Derrière un GIF animé ou un pin’s, il laisse affleurer tout un pan de l’histoire de l’art qui, de la peinture à la chronophotographie, a pris le champ de course comme lieu d’étude.
Dans cette cartographie de l’image contemporaine, Olivier Cablat pointe enfin la manière dont l’écran vient médier notre relation au réel, créant des images hybrides qui documentent autant leur sujet que les medias qui les produisent. Derrière chaque image se trouvent convoquées d’autres images. Sous couvert d’une pratique documentaire, Olivier Cablat met au jour le commerce souterrain des signes. L’humour qui surgit souvent de cette campagne de fouille n’est jamais ironique, il renvoie à la puissance de fascination de chaque détail du réel, à l’absurdité de nos comportements et à la difficulté d’y trouver un motif réellement sérieux.